Déchets verts pendant le (dé)confinement

La question est hélas d’actualité. Nous sommes en plein printemps et donc le jardin nous appelle. Tonte, taille, désherbage… toutes ces activités créent des déchets. Qu’en faire alors que nous ne pouvons pas sortir de chez nous ?

C’est le moment de se mettre au compostage.

Trouvez un coin, dans le fond de votre jardin où entreposer ces déchets.  Mettez-y pèle mêle, gazon, bois déchiqueté, débris de taille, restes alimentaires, marc de café, thé usagé…. La diversité, c’est la clé. Il faut un fameux mélange entre matières carbonées (bois, feuilles mortes…du sec) et matières azotées. (Épluchures de légumes, gazon…de l’humide)

Idéalement, un bon compost est remué régulièrement, en contact direct avec le sol, et arrosé de temps en temps.

Quand celui-ci deviendra une sorte de terreau, à l’odeur de sous-bois, de consistance relativement uniforme et de couleur brune, vous pourrez l’utiliser pour fertiliser vos plantes, soit au potager, soit lors de plantation ! vous avez ainsi créer un cercle vertueux !

Pour aller plus loin :

Les matières carbonées (C)

Ce sont principalement les déchets bruns, durs et secs, comme par exemple les branches, feuilles mortes, la paille, les branches broyées, le papier, le carton. Ils contiennent beaucoup plus de carbone que d’azote.

Les chaînes carbonées (glucose, cellulose, lignine…) constituent la source d’énergie des décomposeurs et sont pour la plupart transformées en eau et en dioxyde de carbone, en produisant de la chaleur :(ex: Glucose: C6H12O6 + 6xO2 -> 6xCO2 + 6xH2O + 694Kcal par môle).

On pourrait croire que, comme ils sont riches en énergie, ils vont être vite transformés. Mais comme ces matériaux ne contiennent pas beaucoup d’azote, les décomposeurs n’y trouvent pas tous les éléments nécessaires à leur croissance ainsi qu’une humidité suffisante. Leur décomposition sera donc assez lente. C’est la raison pour laquelle ils seront mélangés avec des matériaux azotés.

Les matières azotées (N)

Ce sont principalement les déchets verts, mous et mouillés, comme les épluchures de fruits, les restes de légumes et tonte de gazon.

Ils sont facilement digérables, les micro-organismes y trouvent sucres et protéines en abondance pour se nourrir, se développer et se reproduire. Ils sont suffisamment humides (avec parfois un taux d’humidité supérieur à 80%). Ils posent de ce fait un problème important : étant donné qu’ils sont sans structure, ils ne laissent pas circuler l’air et n’assurent pas bien l’élimination de l’eau excédentaire. Si on travaille uniquement avec des matières azotées, on risque d’obtenir une substance visqueuse et la formation d’odeur désagréable (processus anaérobiques). Elles seront donc mélangées avec des matières carbonées, structurantes.

En pratique, en mélangeant une à deux parts de matière azotées pour une part de matières carbonées, on évite les problèmes de déséquilibre C/N.

Maintenant que le processus de compostage est terminé il faut le récolter et . . . l’utiliser.

Il est important que le compost soit « mûr » pour l’utiliser. Un compost qui n’est pas à maturité suffisante peut éventuellement être utilisé au pied d’arbres adultes mais certainement pas sur le potager ou avec des jeunes arbres ou arbustes, il risquerait de « brûler » vos plantes.

Comment reconnaître un compost mûr ?

Il y a 3 caractéristiques qui ne trompent pas :

La couleur

Un compost mûr à une couleur brune ou noire selon les matières organiques utilisées pour sa fabrication.

Un compost brun clair ou verdâtre devra être laissé encore quelques temps tranquille avant de l’utiliser.

L’odeur

Un compost mûr doit sentir l' »humus forestier », l’odeur des sous-bois lorsque vous vous promenez en forêt un petit matin… Si vous reconnaissez une odeur de chou, de pomme de terre ou d’oignon, attendez encore avant de le récolter.

L’apparence

Si vous reconnaissez encore des bouts feuilles ou qu’il reste des morceaux d’épluchures de pomme de terre, de chou… dans votre compost, c’est que tout n’a pas été dégradé. S’il vous semble que votre compost stagne dans son état, sans arriver à maturité, n’hésitez pas à le remélanger afin de relancer le processus !

Il faudra éventuellement remouiller un peu le tout en le mélangeant « à la fourche légère ». En effet, il n’est pas rare qu’un compost traine pour arriver à maturité lorsque le taux d’humidité est trop faible. Ce sont les macro-organismes (principalement les vers de compost) qui terminent la maturation. Si leur milieu de vie devient trop sec, ils l’abandonneront.

Retrouvez d’autres astuces et informations pratiques sur le compostage.

http://www.agglo-muretain.fr/fr/actualites/2020/03/comment-gerer-ses-dechets-verts-alors-que-les-dechetteries-sont-fermees-488.html